La célèbre chorégraphe sud-africaine célèbre le courage et la créativité des tireurs de rickshaws avec une performance flamboyante.
Robyn Orlin rend hommage aux tireurs de rickshaws de son enfance, ces pousse-pousse sautillants qui parcouraient autrefois les rues de Durban et dont la décoration rivalisait d’inventivité. Il y a de la flamboyance dans cette évocation, de l’extravagance, une explosion de couleurs aussi. Mais derrière le faste se cache la dure réalité des années 1970, celle de l’apartheid et des maîtres blancs, au temps où les zoulous devaient leur servir de chauffeurs à propulsion humaine. Marquée dès l’adolescence par cette servitude à peine voilée, choquée par l’âpreté de leur condition, la chorégraphe sud-africaine puise dans le réalisme magique pour offrir une performance-rituel psychédélique qui salue avec panache la joie de vivre et la résistance d’une classe sociale hors normes méprisée par les colons.
« Cette pièce évoque toute la tradition zouloue autour des memory clubs dédiés aux personnes importantes. Cette pièce relève d’un militantisme joyeux, sans tomber dans les pièges de la cancel culture. » Transfuge