Une vision postcoloniale de La Tempête de Shakespeare par laquelle Omar Porras explore les thèmes de la mémoire, de l'asservissement et de la rédemption.
Omar Porras, directeur du TKM (Le Conte des Contes, Les Fourberies de Scapin), monte son troisième Shakespeare avec une lecture bouleversante de La Tempête. C’est l’histoire de Prospero, un gouverneur exilé sur une île, dont il s’approprie les pouvoirs magiques pour servir sa vengeance. C’est – aussi – l’histoire d’un colon qui prend en esclavage les esprits d’une terre qui n’est pas la sienne, dépossède les indigènes de leur langue, efface leurs traditions. Écrit en 1611, ce texte fait écho aux découvertes de Colomb. Aujourd’hui, la perspective a changé. Comment redonner leur voix aux peuples du « Nouveau Monde » ? Une fresque épique balayée par les vents, entre devoir de mémoire et besoin de restauration, entre humanité et réhabilitation.
Autour du spectacle
Planches et planchettes - des conférences pour ouvrir les esprits (et les bouteilles)
7 mai - 18h30, Equilibre
Faut-il noyer le livre… ou l’auteur ?
avec Elisabeth Dutton, professeure au Département d’anglais et Aurélie Blanc, docteure au Département d’anglais, UNIFR
Conférence en français et en anglais
D’un point de vue romantique, bien qu'inexact, La Tempête est la dernière pièce de Shakespeare, son adieu à la scène. A la fin, Prospero, dont les sorts magiques ont dirigé l'action, brise sa baguette et noie son livre de sorts, renonçant ainsi à la magie dont il tire son pouvoir. Si les interprétations plus anciennes de la pièce décrivent Prospero comme une représentation de Shakespeare et sa magie comme une métaphore du théâtre, des commentaires plus récents, à l’image de celui d’Omar Porras, y lisent l'exploration du pouvoir en termes coloniaux. Comment ces lectures ont-elles évolué au fil du temps? Et vient-il un moment où il serait bon de noyer le livre, voire de faire boire la tasse à son auteur?
entrée libre, dans la limite des places disponibles