Le jeune Dorante désireux de conquérir le cœur d'Araminte, riche veuve séduisante, a un plan: se faire engager comme son intendant. Avec l'aide de son ancien valet Dubois, il met en place intrigues et lettres anonymes, et le jeu commence: tous les personnages ont recours aux fausses confidences, tous jouent la carte de leurs intérêts.
Dans "Les fausses confidences", une comédie en trois actes et en prose de Marivaux jouée pour la première fois en 1737, la langue de l'écrivain est un puissant levier qui écorne les élégances et dévoile les vices. Grâce au talent du metteur en scène français Alain Françon, l'être et le paraître s'entremêlent en une valse qui étourdit et met en joie.
Marivaux, un théâtre d'abstraction
Alain Françon n'en est pas à son coup d'essai: il a mis en scène plus de cent pièces et une très grande variété d'auteurs. Et il connaît bien Marivaux pour avoir mis en scène "La double inconstance" en 1981, puis "La seconde surprise de l'amour" en 2022.
"Quand j'ai monté 'La double inconstance' en 1981 et que j'écoutais le résultat, je trouvais que je n'avais strictement rien compris et qu'il ne fallait surtout plus que je touche à cet auteur. Et puis, il y a quelques années (...), j'ai relu Marivaux et décidé de monter 'La seconde surprise de l'amour'. Là j'ai compris ce que je n'avais pas compris et cela m'a énormément intéressé. Je suis devenu fanatique de cet auteur", souligne Alain Françon dans l'émission Vertigo du 2 octobre.
Et d'ajouter: "Je n'avais surtout pas compris comment il fallait le dire. Il n'y a pas d'action, donc c'est la parole qui fait l'intrigue. Dire, c'est faire, alors comment dire?". Pour le metteur en scène, Marivaux est une affaire de rythme, un théâtre d'abstraction.